Les étrangers dans la Résistance. Vers l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian
Moment solennel avec Mme Miralles, secrétaire d’Etat aux anciens combattants et à la Mémoire qui signe l’acte officiel d’attribution de la dignité de Mort pour la France au dernier membre du groupe Manouchian : Slama Grzywacz.
Samedi 18 février 2023
9h30 – 17h30
Palais du Luxembourg, Salle Médicis
Présentation du colloque
Durant la Seconde Guerre mondiale, la résistance au nazisme en France fut l’oeuvre d’hommes et de femmes de toutes origines sociales, politiques et nationales. Parmi ceux-ci, les étrangers ont occupé une place décisive. Venus en France pour des raisons économiques ou politiques – beaucoup fuyaient les fascismes et les massacres –, ils se sont battus pour le pays qui les avait accueillis : Italiens antifascistes, Espagnols républicains, Arméniens rescapés du génocide, Juifs d’Allemagne et d’Europe centrale menacés par les violences et les pogroms, d’autres encore. Certains se sont engagés dans l’armée française avant d’entrer dans la Résistance ; d’autres sont entrés directement dans l’action clandestine et la lutte armée ; d’autres enfin ont suivi le général De Gaulle à Londres. Beaucoup de ces étrangers rejoignirent les rangs des Francs-tireurs partisans-Main d’oeuvre immigrée (FTP-MOI). Leur engagement et leur lutte, leur histoire et leur mémoire ont fait l’objet de livres, films de fiction, documentaires, chansons, bandes dessinées, expositions, colloques en France comme à l’étranger.
Le colloque Les étrangers dans la Résistance. Vers l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian ouvre un nouveau chapitre de l’histoire de la résistance des étrangers. Il s’agit d’interroger la reconnaissance institutionnelle de leur engagement et, pour beaucoup, de leur sacrifice. Cette approche nouvelle sera centrée autour de la figure de Missak Manouchian, Arménien, rescapé du génocide ottoman de 1915, immigré en France, son « pays de préférence », en 1925 à l’âge de dix-neuf ans, ouvrier et poète, militant communiste, internationaliste et antifasciste. Engagé dans l’armée française en 1939, entré dans la Résistance en 1941, il devient en août 1943 le chef militaire des FTP-MOI de la région parisienne que les Allemands voudront frapper d’infamie, en les réunissant sur cette « Affiche rouge » qui les rendra immortels. C’est « en soldat régulier de l’Armée française de la Libération » qu’il meurt avec ses camarades « étrangers et nos frères pourtant ». Manouchian et ses compagnons, hommes et femmes membres de la Résistance intérieure, fusillés le 21 février 1944, émergent en effet, près de quatre-vingts ans après leur exécution, comme des figures emblématiques de l’unité et de l’universalité de la République. Le résistant arménien est, lui, l’une des silhouettes les plus nettes du « long cortège d’ombres » célébré par André Malraux.
Le colloque du 18 février 2023 est parrainé par le sénateur Pierre Ouzoulias, petit-fils d’Albert Ouzoulias, dirigeant national des FTP et placé sous la responsabilité scientifique de Denis Peschanski, directeur de recherche au CNRS. Il s’inscrit dans le cadre de l’initiative « Missak Manouchian au Panthéon », portée par Unité Laïque et le maire de Valence, Nicolas Daragon et dont Denis Peschanski est le conseiller historique. La parole sera donnée à des universitaires et des personnalités politiques. Le colloque est organisé en trois sessions : Les étrangers dans la Résistance ; La mémoire de la Résistance des étrangers ; Regards politiques sur la mémoire de la Résistance et l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian. La parole sera également donnée à Katia Guiragossian, petite-nièce de Mélinée et Missak Manouchian, qui lèvera le voile sur les archives familiales inédites du grand résistant.